Han Ryner

Portrait of Han Ryner

Photo tirée de Han Ryner, 1861-1938: Visage D'un Centenaire. Paris: Pensée et action, 1963. Print.

Han Ryner, de son vrai nom Henri Ner (Nemours, Algérie 1861- Paris 1938), a été romancier, chroniqueur, critique, essayiste, nouvelliste et auteur de pièces théâtrales. Ses œuvres ont été traduites en de nombreuses langues. Ryner a été grandement apprécié par bon nombre d’écrivains influents de son temps, parmi lesquels Georges Duhamel, Léon Daudet, Jean Rostand et J.-H. Rosny aîné, qui fut également président de la « Société des amis de Han Ryner ». On a relevé entre 1881 et 1937 pas moins de plusieurs milliers d’articles signés par lui parus dans plus de 250 journaux et revues appartenant à la galaxie pacifiste et libertaire ou à la presse de province. Il a notamment publié dans La Patrie Humaine, La Revue anarchiste, L’Anarchie, L’Unique, L’Insurgé, Le Semeur de Normandie et Par-delà la mêlée. Dans le domaine du roman, Ryner a produit une soixantaine d’ouvrages, dont dix environ sont posthumes. Il a passé par deux périodes différentes : une première sous l’influence naturaliste, qui a donné des romans d’orientation sociale, et une seconde marquée par un style et une forme proches du conte philosophique qui font de lui, au dire de certains, le « poète philosophe » par excellence. C’est dans cette deuxième période que Ryner signe une série de « romans historiques de la pensée » et de romans « de mœurs », faisant une large part à l’exposition d’une réflexion d’ordre à la fois idéologique, philosophique et social. Ryner était également un orateur et conférencier apprécié, habitué des universités populaires. Entre 1897 et 1899, il publie dans la revue symboliste La Plume une rubrique régulière intitulée Le massacre des Amazones, dans laquelle il éreinte les travaux de bon nombre de femmes de lettres de l’époque. Il récidive en 1904 avec Prostitués, où il s’en prend à une kyrielle de célébrités littéraires masculines, dont Zola, Nietzsche, d’Annunzio, Barrès et bien d’autres. Les jugements peu amènes qu’il y exprime lui auront valu, de l’avis unanime de ses admirateurs libertaires, la « conspiration du silence » qui s’appesantit depuis sur son œuvre.

Voir également : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article24660
Certains livres de Han Ryner ont été republiés ces dernières années, notamment par les éditions Théolib (Le Cinquième Évangile, Le Sphinx rouge, Les paraboles cyniques, Le Père Diogène) et dans la bibliothèque GayKitschCamp (La Fille manquée) à l’initiative de Marie-France David-de Palacio.