Gérard de Lacaze-Duthiers

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Illustration tirée de Lacaze-Duthiers, Gérard. C'était En 1900: Souvenirs et Impressions (1895-1905). Paris: La Ruche ouvrière, 1957. Print.

Gérard de Lacaze-Duthiers est l’auteur de plus d’une cinquantaine de volumes avoisinant ou dépassant les cinq cents pages chacun et l’éditeur de la Bibliothèque de l’Artistocratie, collection d’œuvres littéraires d’auteurs libertaires, qui publie environ 140 volumes entre 1930 et les années 50. Son activité littéraire commence dans la dernière décennie du dix-neuvième siècle, suite à l’affaire Dreyfus, et prend son véritable envol dans la première décennie du vingtième siècle. Actif d’abord dans le milieu des petites revues, si vivace à l’époque (il crée notamment, avec André Colomer et d’autres, la revue L’Action d’art en 1913), Lacaze-Duthiers, qui se veut avant tout esthéticien, publie dans bon nombre de revues littéraires et culturelles bien connues, ainsi que dans la grande presse (parmi celles-ci La Plume, Les Nouvelles littéraires, Le Mercure de France, L'Esprit français, Paris-Soir, L'Intransigeant…) et devient et restera jusqu’au bout un contributeur fidèle de pratiquement tout ce que le mouvement anarchiste et pacifiste peut compter de journaux et publications en vue : L’En-dehors, Pendant la mêlée et Par-delà la mêlée, Le Semeur de Normandie, C.Q.F.D., L’Unique, Le Monde libertaireDéfense de l’Homme, Contre-courant, La Voix Libertaire, Les Nouvelles Pacifistes et on en passe… Pacifiste militant et intégral, il est nommé président de l’Union des intellectuels pacifistes en 1933, publie régulièrement dans La Patrie Humaine de Victor Méric et, dans l’après-guerre, en 1947, devient membre du comité directeur du Parti pacifiste internationaliste. Il a également largement collaboré à l’Encyclopédie anarchiste de Sébastien Faure. L’ensemble de son œuvre a été honoré d’un Grand Prix de l’Académie Française en 1946. Il est en particulier le créateur du concept d’« artistocratie » – une tentative, longuement développée, de créer un individualisme esthétique et éthique adapté à l’âge des masses, grâce auquel il soit permis à tout un chacun de faire œuvre d’artiste à partir de la vie même. L’individualisme foncier de l’auteur trouvera son expression à la fois romanesque et théorique la plus complète à partir de 1923, avec la publication du de Mauer, Film, série de volumes comptant en tout environ 1500 pages, qui fait pendant à son étude Philosophie de la préhistoire (1931). Sa Philosophie du slogan (écrit avant la guerre mais publié en 1942) poursuit d’un point de vue tout autre le travail sur le langage mené par Léon Bloy avec son Exégèse des lieux communs.

Voir également : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article153740

Gérard de Lacaze-Duthiers