Anthologie des écrivains réfractaires

" L'an dernier, en avril, je vis, occupant toute la dernière page d'un grand journal d'information littéraire, une annonce tapageuse pour les cinq volumes de l'Anthologie des Ecrivains morts à la guerre, -- acte de reconnaissance de la bourgeoisie envers son « élite » et bonne affaire pour certains qui ne sont pas morts a la guerre. Et je pensai : Dans la mesure où cet ouvrage a la prétention d'être une manifestation idéaliste -- si inférieur qu'en soit l'idéal -- ne pourrait-on y faire pièce par une anthologie d'écrivains réfractaires à la guerre? "

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Une anthologie pas comme les autres

Les années qui ont suivi la Première guerre mondiale ont donné lieu à bon nombre de publications censées célébrer les écrivains combattants ou glorifier le souvenir de ceux qui n’ont combattu que la guerre. On aura ainsi droit d’un côté à l’Anthologie des écrivains du Front (1932) et de l’autre à l’Anthologie des écrivains pacifistes de Jean Souvenance (1933). Mais le projet le plus conséquent est sans doute celui que publie l’Association des Écrivains combattants, sous la direction de Thierry Sandre. L'Anthologie des écrivains morts à la guerre, sortie aux éditions Malfère entre 1924 et 1926, fait 5 volumes contenant ensemble 4000 pages de textes dus à cinq cent soixante hommes de lettres qui ne sont pas revenus des tranchées. Ce projet commémoratif est reçu tel un défi par Maurice Wullens, l’instituteur anarchiste, créateur de la revue Les Humbles, qui décide de contrecarrer le mouvement en rassemblant de quoi nourrir une anthologie d’un tout autre genre. C’est ainsi que Wullens fait paraître dans la presse l’annonce suivante, tirée ici de L’Humanité du samedi 30 octobre 1926 :

L'ANTHOLOGIE des écrivains réfractaires 

Les Ecrivains combattants viennent d'achever leurs cinq gros volumes de l'Anthologie des écrivains morts à la guerre (Mallère éditeur). Cette publication rapporta à ses auteurs, sinon la fortune et la Légion d'Honneur, du moins l'estime des gens bien pensants.

Nous ne tenons pas plus à l'une qu'aux autres. Mais nous voulons achever l'œuvre incomplète, ne pas oublier les vivants après avoir célébré les morts. Et l'un de nos cahiers de 1927 sera consacré à l'Anthologie des Ecrivains réfractaires de langue française, Nous consacrerons à chacun de ces héros modestes une biographie et nous publierons des extraits choisis de leurs œuvres. Certes, il n'y aura pas matière à cinq gros volumes, mais la qualité compensera la quantité.

On nous a déjà signalé Ledrappier et G. Le Maguet (des Tablettes de Genève), Manuel Devaldès, R. Robert (de l'Idée Libre) et naturellement J.-P.Samson.

Nous comptons sur tous les camarades pour nous signaler les omissions. Et merci d'avance à tous.

Envoyer toute documentation à Maurice Wullens, 4, rue Descartes, Paris (Ve).

Ce sera pour finir à Manuel Devaldès que sera confiée la tâche de partir à la recherche d’écrivains susceptibles de figurer à juste titre sur les pages de cette anthologie. Le résultat, comme l’idéateur l’avait prévu, n’est pas près de pouvoir faire concurrence à l’anthologie des « patriotards » : onze auteurs y figurent. Le journal L’Anarchie, dans sa rubrique « En bouquinant » du mois de février 1928, en annonce la sortie et tente d’expliquer les limites assez exiguës de la moisson littéraire : « Pour faire pièce à l’“Anthologie des écrivains morts à la guerre”, Maurice Wullens, animateur de la Revue “Les Humbles” vient de faire paraître ce volume. Organisée par M. Devaldès, cette anthologie comprend tous les écrivains de langue française qui ont bien voulu envoyer de la documentation. Il s’en suit que quelques-uns des écrivains réfractaires ne figurent pas. » Mais malgré sa minceur, l’anthologie de Wullens et Devaldès suscite des réactions horrifiées dans la presse conservatrice. La rubrique « Ce que disent les journaux », du quotidien catholique La Croix du 11 décembre 1927, reproduit un jugement symptomatique, à une époque pendant laquelle, comme l’estimait l’académicien Émile Faguet : « [i]l est très difficile d’évaluer le nombre des instituteurs français à tendances antipatriotiques. On a parlé de quarante pour cent. Je ne crois pas qu’il soit exagéré d’estimer que sur cent instituteurs français quarante parlent contre la patrie et cinquante n’en parlent jamais »[1]:

L’instituteur Maurice Wullens, membre de la Fédération révolutionnaire des Syndicats de l’enseignement laïque, publie une revue mensuelle des primaires déjà célèbre par un abominable recueil de morceaux choisis sur la guerre de 1914, ce recueil donne une anthologie des écrivains réfractaires de langue française. De M. Jean Le Mée (Nation) :

« Ce qu’est ladite anthologie, dont la composition fut confiée à un insoumis de 1914 nommé Manuel Devaldès, une lettre ouverte, imprimée en tête du fascicule, va nous le dire. Malgré le dégoût que peut inspirer une telle littérature, il faut lire cette page pour savoir jusqu’à quel niveau sont descendus certains des hommes à qui la République confie le soin de faire l’éducation des enfants du peuple.  »

[reproduction de la lettre de Wullens figurant en première page de l’Anthologie]

Suivent une centaine de pages qui prétendent opposer à l’Anthologie des Écrivains Combattants, celle des écrivains réfractaires, insoumis ou déserteurs. C’est à cette « littérature » qui sue la peur et la lâcheté, que l’instituteur du Nord se dit fier de donner asile dans sa Revue littéraire des primaires !

Sur Maurice Wullens et ses activités on consultera la notice du Maitron en ligne : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article135428

[1] Faguet, Émile. Le Pacifisme. Paris : Société française d’imprimerie et de librairie, 1908, p. 328.

***

À cet éreintement bien-pensant, on opposera la critique longue et détaillée que consacre à l’Anthologie le journal L’Anarchie, reproduite intégralement ci-dessous :

Attila. « A propos d’écrivains. Les nôtres. » L’Anarchie no. 31, janvier 1928

Avec une intelligente opportunité, Les Humbles ont donné récemment l’« Anthologie des Écrivains réfractaires ». Cette œuvre était nécessaire et depuis longtemps s’imposait. Sachons quelque gré à Maurice Wullens de nous l’avoir présentée, enrichie d’une courageuse et admirable préface où il nous dit ses regrets amers de « héros honteux », de « mutilé malgré lui ».

On a célébré dernièrement avec quelque fracas militaire et patriotique l’apothéose de ceux qui consentirent à être des dupes, des imbéciles (ici, ce terme incolore, peu concis, insuffisamment expressif, que nous aimerions à remplacer par un plus brutal, dont l’énergie ne prêterait à aucun doute, mais que la décence réprouve). Rien ne manqua aux funambulesques cérémonies données en l’honneur de la couardise, de la badauderie, de l’ignominie des « écrivains combattants ».

Toute la ganacherie officielle et consacrée en fut : porteurs d’uniformes en retraite de sinécures, cuistres décorés et obséquieux quant à la « chose » nationale et militaire, journaleux se nourrissant du brou gouvernemental et patriotique, hétaïres en quête de rémunératrices réclames, ministres se riant en sourdine, de la jobardise des pleutres dont ils béatifiaient le sacrifice, politiciens pusillanimes (auxquels néanmoins il nous plaît de rendre cette justice : ils ne furent point des c…s, eux qui firent toute la guerre dans les corridors du Palais-Bourbon, ou dans des villégiatures de tout repos. Cette bouffonne et odieuse solennité vit tous les larmoyants tricolores de tout aloi et de toute coterie, alertés ; tous les Thierry-Sandre[1], et tous les José Germain[2], tous les paillasses qui arguent de leurs contorsions passées sur les « champs d’honneur », tous les émasculés qui se prévalent de leurs honorifiques citations, de leurs glorioleuses ferblanteries, tous les décimeurs de Boches, tous les nettoyeurs de tranchées qui tiennent quelque emploi dans la Mison des Lettres, tous ceux qui n’ont d’autre intelligence que celle du Français moyen, obtus et prophétique, d’autres initiatives que celles des moutonnières collectivités, tous ceux qui n’ont d’autres titres que leurs états de domesticité, tant civils que militaires, furent de la mascarade du Panthéon. Poincaré[3], comme bien on le pense, se devait de figurer en aussi tricolore cérémonie. Pourtant combien il a dû se rire des déhanchements hystériques, des folles gambades, de cette bande de veillaques[4], de stropiats, frappant leur poitrine vide, et attestant la France, la Civilisation, le Droit, de leur vaillance, de leur magnanimité. Qui nous dira jamais combien le petit vieux bien propre qui préside au devenir de nos finances se fout de tous ces laquais si assidus et si prompts à chanter ses louanges, quand ils ne défèrent point à ces meurtrières volontés, de tous ces plumitifs, dociles truchements d’hier et probablement de demain, de sa fringale sanguinaire et patriotarde.

Qu’il a dû rigoler Poincaré, en entendant tous les valets de la littérature « Ancien Combattant » évoquer les tueries monstrueuses de Verdun ou du Chemin-des-Dames. Ces souvenirs macabres, ces funèbres rappels, ces visions obsédantes et tragiques, ces jeunes vies fauchées, ces corps mutilés, ce flot de sang toujours plus dense, ces amas  de cadavres se faisant toujours plus compacts, toutes les pestilences des champs de morts devenant chaque jour plus nocives, toutes ces désolations toujours plus horribles ont dû bien le rajeunir, ces lugubres évocations lui ont sans doute rappelé, l’heureuse époque, où impassiblement bourreau, il présidait aux hécatombes les plus criminelles, aux carnages les plus affreux.

560 dupes auront donc leurs noms au Panthéon. Que leurs familles sèchent leurs pleurs, que leurs descendants tempèrent leurs afflictions. Leurs noms, en lettres d’or, resplendiront aux marbres du Panthéon, tels ceux de Victor Hugo et d’Émile Zola. Une semblable consolation doit faire taire les chagrins, soulager les infortunes, réconforter les détresses. Gageons que si Clément Vautel[5] et Maurice de Waleffe[6] avaient été certains qu’une semblable gloire posthume les attendait, ils n’auraient point hésité à se saisir des chassepots de leurs pères-grands pour courir aux frontières menacées.

Les Écrivains combattants donc, n’ont nulle honte de leurs sinistres lâchetés, ils ne conçoivent point l’opprobre dont ils se sont couverts en acceptant d’être les pourvoyeurs de la tuerie ; leurs exploits de naguère sur lesquels ils devraient faire le pus compréhensible, le plus opportun, le plus pudique des silences, ils les exaltent, et tirent de niaises vanités, de bêtes glorioles.

Qu’ils soient de gauche ou de droite, qu’ils se targuent d’accointances démocratiques ou rétrogrades, qu’ils aient pour raisons sociales « Gueules cassées », « Association des Vieilles Badernes du Grand Couronné » ou « Conglomérat des portefrocs victimés », qu’ils couvrent leurs turpitudes, leurs déchéances de pavillons « ancien régime » ou cité future, qu’ils aient noms Thierry Sandre ou José Germain, Noël Garnier[7] ou Marcel Sauvage[8], que leurs clowneries trouvent asile sur les tréteaux républicains ou monarchiques, qu’ils occupent la vedette dans les porcheries de la Grande Presse, ou qu’ils battent le tam-tam devant la Grand’Porte du Parlement, à tous nous devons pareil mépris, même dédaigneuse indifférence.

Il est heureusement, pour notre consolation, des écrivains qui furent aux heures où il fallait être, sinon s’intégrer aux troupeaux malfaisants, non des jocrisses enthousiastes du Droit, de la Patrie, de la Civilisation, mais des hommes. Eux, ils se refusèrent à la comédie sanglante, ils n’acceptèrent point le rôle qu’on les conviait de prendre dans les rangs du Bétail militaire. Eux, ils ne connurent point l’avilissante condition de soldat en temps de guerre. Oui, quelques courageuses et fières individualités se dérobèrent aux servitudes auxquelles on voulait les contraindre : ils ne chaussèrent point les espadrilles professionnelles ; ils ne ceignirent point les livrées éclatantes et chamarrées des héros nationaux. Toutes ces vêtures qui rendent serfs, sinon assassins, n’étaient point taillées à leur mesure, aussi irrévérencieusement les méconnurent-ils. Manuel Devaldès, André Colomer, Albert Le Drapier, Claude Le Maguet, Raoul Robert, Jean-Paul Samson[9] ; que ces noms soient pour nous un réconfort aux heures de défaillance ou de lassitude, que ces exemples nous soient constamment présents à la mémoire, qu’ils nous enseignent les rebelles attitudes qu’il nous conviendra de prendre, de nouvelles tueries échéant.

Ah ! cette Anthologie des écrivains réfractaires n’a point l’ampleur prétentieuse, la lourdeur congruente, de l’encyclopédie des glorieuses dupes, elle n’est point faite non plus des mêmes proses tristes et affligeantes, des mêmes emphases faméliques et vides, des mêmes phraséologies ineptes et vaines. La plaquette des Humbles semble bien mièvre à côté du ramassis copieux et balourd que nous devons aux soins de l’Association des Écrivains Combattants. Peut-être en vaut-il mieux ainsi. On sent qu’en cette anthologie des réfractaires, on ne trouvera point d’inutiles pages : fatras logomachique ou pinat[10] littéraire immodéré. Les rebelles s’y affirment clairs, simples, concis, expressifs, véhéments avec courage, insolents avec conviction, âpres avec sincérité, violents avec justice.

Ces réfractaires n’ont point connu les affres de la retraite de Charleroi, non ils ont préféré faire campagne à Londres, à Gênes ou à Genève. Le serre-file, au revolver invincible et sans réplique, ne les a jamais induits aux crimes qui dégradent, aux assassinats qui répugnent. Jamais ils n’ont obéi à des ordres vils et mensongers. Verdun ne les a point vus sous ses murs, les nettoyeurs de tranchées ne les ont point eus pour compagnons de bivouac. L’âge venant, ils ne conteront point à leurs petits neveux, le soir à la veillée, leurs campagnes sous l’émérite Joffre[11] ou le sublime Castelnau[12]. Ces réfractaires n’ont point vu les populations assolées et fuyantes, les troupeaux humains courant les routes à l’approche de l’ennemi. Ces réfractaires ne sont point morts dans les guérets boueux de la Somme, ou dans les défilés escarpés de l’Argonne, non plus l’ossuaire de Douaumont renferme leurs dépouilles ; ces réfractaires ne s’appellent point Charles Péguy[13] ou Edmond Svan[14], ils ne sont point morts, ils se nomment Devaldès, Colomer, Samson… et ils vivent.

Ça n’est point pourtant qu’ils n’aient point connu les tourments, les luttes, les exils, les vexations, les tracas des autorités des pays où ils cherchaient abri. Les diverses maréchaussées d’Europe leur ont donné la chasse à ces dangereux rebelles, c’est Manuel Devaldès en butte aux policemen britanniques, c’est Colomer, contraint à d’audacieuses ruses pour éviter les intrusions de la police italienne, menant une vie misérable, aggravée par la maladie tenace et cruelle, mais toujours voulant être le loup libertaire qui se refuse aux niches hospitalières, aux pâtées confortables, mais aussi aux colliers qui asservissent, aux chaînes qui paralysent… C’est Le Drappier, traîné dans les prisons suisses, interné dans les forts du Vadois[15], victime d’expulsions imprévues et quelquefois cruelles… C’est Le Maguet préférant à la servitude militaire une vie laborieuse bien souvent pénible, mais toujours probe et loyale… C’est Raoul Robert abandonnant une situation exempte d’aléas pour une existence de vagabondage incertain, mais libre et indépendante… C’est l’adolescent J.-P Samson passant en Suisse dès que l’on veut faire de lui un boucher, état pour lequel il se sent plutôt médiocrement doué.

N’oublions point non plus un Émile Armand[16] que bien des lâches parmi nous osent souvent suspecter d’attaches fâcheuses, Armand qui expia si douloureusement les racontars du sieur Bouchard. Faisons quelque place aussi à l’insoumis Eugène Humbert[17], le courageux militant néo-malthusien, bien souvent inquiété avant guerre, à cause de son intelligente propagande ; Eugène Humbert qui, fidèle aux convictions de toute sa vie, préféra aux sombres horizons des champs de carnage de France et d’ailleurs, les cieux plus cléments de la chaude Espagne.

Ayons le courage de toujours tendre la main au réfractaire, à l’insoumis, au rebelle et non à l’ancien combattant, se prétendit-il républicain.

[1] Thierry Sandre (1890-150), romancier, essayiste et poète, fut parmi les membres fondateurs de l’Association des écrivains combattants. Fait prisonnier lors des deux guerres mondiales, il eut des sympathies collaborationnistes qui lui valurent de figurer pour quelque temps dans l’après-guerre sur la liste des écrivains interdits.

[2] José Germain (1884-1964), auteur dramatique, romancier, journaliste et historien, fondateur de l’Association des écrivains combattants, dreyfusard à ses début, pétainiste par la suite.

[3] Raymond Poincaré (1860-1934), président de la France entre 1913 et 1920.

[4] Vil, lâche.

[5] Clément Vautel (de son vrai nom Clément Vaulet, 1876-1954), romancier populaire, journaliste et auteur dramatique. Grand contempteur des surréalistes, qui le lui rendaient bien, il est considéré comme le type le plus achevé d’auteur bourgeois de son époque.

[6] Maurice de Waleffe (1874-1946), journaliste et romancier historique, fondateur du concours de Miss France.

[7] Noël Garnier (1894-1931), poète, journaliste à L’Humanité, membre du premier comité directeur de Clarté. Ancien sous-lieutenant de hussards, il devint pacifiste en 1919. Malgré cela, dans un recueil de poèmes paru en 1920 il en dédia plusieurs « à mes amis Pierre Benoît, Henri Béraud et Roland Dorgelès, à mes camarades de l’Association des Écrivains combattants » et fut représentant de l’Association républicaine des anciens combattants au congrès international des Anciens combattants de Genève, en avril 1920.

[8] Marcel Sauvage (1895-1988), journaliste et homme de lettres. Grand blessé de guerre. Anarchiste individualiste, Sauvage collabora entre 1915 et 1917 aux journaux pacifistes Pendant la Mêlée et Au-delà de la Mêlée. Selon le dictionnaire des anarchistes de Maitron, en tant que « Membre de l’Association des écrivains combattants (AEC), il collabora à l’ouvrage collectif La Grande guerre vécue, racontée, illustrée par les combattants, préfacé par le maréchal Foch. En 1922, Maurice Wullens le prit à partie pour cette collaboration dans sa revue Les Humbles, refusant d’éditer Les Poèmes contre la guerre de Sauvage ». (Voir http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article156285)

[9] Sur ces auteurs on lira les informations contenues dans l’Anthologie.

[10] Substantif vraisemblablement tiré du verbe argotique « piner », signifiant « posséder sexuellement ».

[11] Joseph Joffre (1858-1931), maréchal de France, membre de l’Académie française.

[12] Édouard de Curières de Castelnau (1851-1944), chef d’état-major des armées durant la Première guerre mondiale.

[13] Charles Péguy, poète, né en 1873, mort en 1914 au front. Sur lui on lira l’excellent article de Jean-Pierre Rioux, « Charles Péguy en pantalon rouge » (La grande guerre des écrivains. Sous la direction de Romain Vignest et Jean-Nicolasl Corvisier. Paris : Classiques Garnier, 2015, p. 35-48).

[14] Il nous a été impossible de trouver la moindre trace de cet auteur.

[15] Sic. L’auteur entend sûrement dire « vaudois », c’est-à-dire du canton de Vaud, en Suisse.

[16] Armand, E. (de son vrai nom Ernest Juin, 1872-1962), autodidacte, anarchiste chrétien à ses débuts, il deviendra par la suite un des noms les plus connus du versant individualiste du mouvement anarchiste, s’intéressant tout particulièrement aux questions reliées à la sexualité et à l’amour libre.

[17] Eugène Humbert (1870-1944), insoumis pendant la guerre, militant néo-malthusien, fondateur du journal Génération consciente et de La Grande réforme, membre de la Ligue de régénération humaine et de du bureau de l’Union des intellectuels pacifistes, sous la présidence de Gérard de Lacaze-Duthiers.

Manuel Devaldès
Anthologie des écrivains réfractaires